Entre 2004 et 2018, le CH de Toulon-Hyères a mené une série de mesures qui ont permis de réduire de 80 % la masse de DASRI. Ces déchets à risques infectieux qui représentaient 25 % de l’ensemble des déchets solides, en représentent aujourd’hui seulement 4 % pour cet établissement MCO de 400 lits. Éliminer les DASRI est coûteux et, incinérés, ces déchets sont très polluants. Concernant le coût carbone, les chiffres des DASRI sont variables entre 300 kilos et 900 kilos la tonne, presque une tonne pour une tonne de DASRI.
Parallèlement, le CH a multiplié par trois le tonnage des déchets recyclés : de 30 à 100 tonnes. En plus des 18 obligatoires, 5 filières supplémentaires ont été mises en place.
« Notre gros défaut dans les hôpitaux, c’est que l’on ne s’est pas assez penché sur le Code de l’environnement et beaucoup trop sur celui de la santé.
Or, le Code de la santé ne comporte qu’un seul article sur les déchets, le 13.35, qui ne parle que des DAS, déchets d’activité de soin, et des DASRI, déchets d’activité de soin à risques infectieux. Tandis que le Code de l’environnement à partir de l’article L541-1 et suivants comporte des centaines d’articles dans lesquels vous ne trouverez nulle part l’appellation de DAOM ni équivalent de DAOM. Il suffit d’expliquer au personnel qu’ils produisent des DAS et que c’est à eux de savoir s’il y a un risque infectieux dedans. On est arrivé même à ne plus mettre de sacs jaunes dans les services, ce n’est pas nécessaire ! », Dr Philippe Carenco, hygiéniste au CH de Toulon-Hyères.