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L’ARS Bretagne et la santé environnementale : un partenariat pour l’avenir

Depuis une dizaine d’années, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Bretagne collabore étroitement avec le réseau périnatalité pour sensibiliser les familles et former les professionnels de santé à la santé environnementale. Anne Vidy, ingénieur santé environnement à l’ARS Bretagne, souligne l’importance de cette démarche.

« Le principal enjeu de cette initiative est de réduire les expositions environnementales potentiellement nocives. La littérature scientifique actuelle établit un lien entre l’exposition à certains polluants et divers problèmes de santé chez les enfants, tels que les retards de croissance intra-utérins, les troubles de l’attention, les malformations congénitales et l’obésité. La période des mille premiers jours est particulièrement critique, car les enfants sont plus vulnérables aux expositions environnementales. Cependant, cette période est également propice aux changements, car les jeunes parents sont souvent enclins à modifier leurs pratiques pour le bien-être de leurs enfants » souligne Anne Vidy.

L’empreinte environnementale du système de santé

Un autre enjeu majeur pour l’ARS est l’empreinte environnementale du système de santé. Jusqu’en 2020, le réseau de santé périnatal était organisé par département. Depuis sa régionalisation, l’ARS Bretagne a intensifié ses efforts : « nous avons élaboré des supports d’information intégrés au carnet de santé maternité dans tous les départements de Bretagne et initié un projet d’accompagnement ». 

Des consultations environnementales pour les couples 

Depuis 2018, des consultations environnementales sont proposées aux couples en situation d’infertilité dans le cadre d’un parcours d’assistance médicale à la procréation. Ces consultations, initiées au CHU de Rennes, ont conduit à la création du Centre régional de pathologies professionnelles et environnementales à Brest. Elles visent à identifier les substances potentiellement reprotoxiques auxquelles les patients sont exposés, que ce soit dans leur cadre professionnel ou dans leur environnement quotidien.

Accompagnement et partage d’expériences

« Depuis l’année dernière, nous avons lancé une initiative visant à aider les établissements accueillant de jeunes enfants à intégrer la santé environnementale dans leurs pratiques. Treize établissements participent à ce projet novateur. »

Des grilles d’autodiagnostic couvrant divers sujets dans une approche globale et positive de la santé ont été créées. Des visites croisées entre établissements sont organisées, permettant à un établissement visiteur d’échanger avec un établissement visité. Ces visites sont complétées par des après-midi de partage d’expériences avec l’ensemble des établissements impliqués, et une journée régionale de valorisation des expériences clôture le projet.

Extension au service achat des établissements

Le projet a été élargi aux services achats des établissements, avec la mise en place d’un groupe de travail pour identifier et former des référents santé environnement au sein des groupements hospitaliers de territoire. « L’objectif est de développer des marchés régionaux intégrant des critères de santé environnementale. Des réflexions sont déjà en cours, notamment sur les couches et les contenants pour éviter le plastique » explique Anne Vidy.

Réseau de la transition écologique en santé

La démarche s’est enrichie avec la création du réseau de la transition écologique en santé, impulsé par l’ARS en collaboration avec le groupement de coopération sanitaire achat santé Bretagne. En 2023, une charte d’engagement en faveur de la santé environnementale a été co-construite, rassemblant 17 signataires, dont les fédérations hospitalières, l’ARS, le réseau périnatalité, et les établissements accompagnés. « Elle engage les établissements bretons à inscrire chaque année une action de progrès en santé environnementale et à la partager ». La charte s’articule autour de sept thématiques : la gouvernance, l’éducation à la santé, les fournitures maman et bébé, l’alimentation et l’activité physique, l’hygiène, la réduction des déchets et la qualité de l’air intérieur.

« L’objectif est que les acteurs s’autonomisent progressivement sur ces sujets et que cette dynamique s’étende au-delà des mille premiers jours, s’inscrivant dans le mouvement de transition écologique du système de santé » conclut Anne Vidy.

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