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Le Centre de dialyse François Berthou : pionnier du label Passivhaus en France

Situé à St Priez en Jarez dans la Loire, cet établissement a récemment obtenu le prestigieux label Passivhaus ; il entre dans la très petite communauté de bâtiments respectueux de cette norme environnementale. Géré par l’association Artic 42, ce centre privé d’intérêt collectif rassemble 227 professionnels et accueille 396 patients.

« En 2017, le professeur François Bertoux, président de l’association, a exprimé le souhait de construire un bâtiment de haute qualité environnementale. Son objectif était de créer un espace responsable, offrant un confort thermique optimal et une clarté des locaux pour le bien-être de tous, tant des professionnels que des patients » souligne Jocelyne Rey, cadre médico-technique d’Artic 42.

L’architecte stéphanois Julien Rivat a accompagné le projet, convaincu que le concept de bâtiment passif était la réponse adéquate aux défis climatiques à venir. En 2019, ce Centre de Dialyse a vu le jour, avec 72 postes de dialyse répartis dans 4 salles à travers 2 ailes. Un grand patio équipé d’une verrière de 70 m² et des murs végétalisés contribuent à l’harmonie de l’espace.

La conception passive du bâtiment exploite intelligemment toutes les sources de chaleur disponibles, notamment les apports solaires. Le bien-être thermique est obtenu par le réchauffement et le refroidissement de l’air entrant via un système de ventilation perfectionné. Le système de géothermie complète ce dispositif en chauffant l’air froid en hiver, et en rafraîchissant l’air chaud en été.

« Un élément clé du projet a été la compréhension du processus de dialyse par l’architecte et les ingénieurs thermiques. » précise Jocelyne Rey. « Ils ont pris en compte la chaleur générée lors des séances de dialyse. Les architectes ont calculé les apports caloriques des utilisateurs, que ce soit les personnels et les patients, ainsi que les dégagements de chaleur du matériel, des télévisions, du système informatique. Cela a permis de calculer la taille de l’isolant mis en façade de notre bâtiment. L’idée était de profiter de toutes ces sources de chaleur internes afin d’éviter d’avoir à chauffer le bâtiment. »

La gestion technique centralisée optimise le pilotage des installations, tandis que des compteurs divisionnaires d’électricité mesurent les consommations pôle par pôle. Cependant, l’équipe pluridisciplinaire du centre insiste sur l’importance de l’usage responsable. Des enquêtes de confort thermique ont été mises en place pour s’assurer que patients et professionnels se sentent bien dans ce bâtiment.

« Dans ce type de projet, il  est primordial de sensibiliser les professionnels. Nous avons mis en place un module pédagogique pour former nos professionnels à l’utilisation du thermostat et de la climatisation. Nous avons un véritable comité de développement durable qui prend toute sa place dans l’organigramme de la qualité et de la gestion des risques. »

En révisant ses pratiques, notamment sur la limitation des désinfections automatiques, sur le parc de 70 générateurs, l’établissement a économisé 10 500 kW et 143 mètres cube d’eau potable non consommée, une économie de 4 500 € pour un seul pôle.
 
Le centre de dialyse mise sur les ressources humaines internes pour enrichir les pratiques et fédérer les projets. L’optimisation du fonctionnement du matériel, la révision des pratiques et la sensibilisation des utilisateurs sont autant de leviers pour ancrer le développement durable au quotidien.

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