Transport des marchandises : quand le fret se met au régime carbone
Le transport de marchandises amont contribue en moyenne à hauteur de 4 % des émissions de GES d’un établissement sanitaire[1].
En 2020, la mobilité de personnes et marchandises en France dépend encore à 95 % du pétrole[2]. « Il s’agit par conséquent de réduire cette dépendance et, par ricochet, les émissions de GES liés », pose Cédric Nepote Vesino, ingénieur logistique à la Clinique Pasteur à Toulouse.
Comment agir ?
Pour commencer, on nomme un référent « fret bas carbone ». Sa première mission consiste à faire un état des lieux des initiatives pour les généraliser. Le référent sensibilise également les collaborateurs pour obtenir l’adhésion indispensable des équipes. On établitune cartographie des plateformes de distribution des fournisseurs et inventorie les modes de transport utilisés.
Pour avancer, on faitde la formation à l’éco-conduite des chauffeurs un standard. Optimiser les commandes grâce au concours des équipes pour réduire la fréquence des livraisons pour les produits de santé, adapter le rythme pour la livraison des fournitures de bureau (dans l’idéal, deux à trois fois par an) sont des initiatives au cœur de la démarche de décarbonation. On fait savoir auprès des fournisseurs que l’on commence à réfléchir à l’intégration, dans le fonctionnement interne, des délais de livraison potentiellement plus longs du transport multimodal (transport par voie fluviale ou ferroviaire, vélo cargo, triporteur). On met en place une charte pour engager les fournisseurs dans la décarbonation (formation à l’éco-conduite des chauffeurs, transport multimodal, stratégie de renouvellement du parc de véhicules bas carbone). On se sert du Bilan d’Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) complet pour dégager des pistes d’amélioration pour le fret. Le BEGES complet est un allié de taille dans la stratégie bas carbone tout comme le plan de mobilité employeur.
Pour perfectionner la démarche, on formalise une politique de réduction à la source des besoins en transport. En milieu urbain, on cherche à coopérer avec d’autres acteurs du territoire afin de créer un dépôt logistique en périphérie. On assure le transport entre ce dépôt et l’établissement avec des véhicules bas carbone mutualisés. Enfin, on intègre le critère de certification ou d’évaluation volontaires (ISO 14001, ISO 50001, ISO 26000) du transporteur dans le marché.
[1] ADEME (2020) : « Réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de serre », p. 36
[2] Ibidem